Notre Dame de Paris est, comme le Pont Neuf, un monument emblématique de Paris qui a été représenté par de nombreux peintres, du XVe siècle à nos jours. Notre-Dame de Paris en peinture, c’est un grand pan du patrimoine français. Ses apparitions en peinture nous renseignent sur les heurts de l’histoire des hommes et les évolutions des goûts en matière architecturale.
Notre-Dame de Paris en peinture et les remous de l’histoire française
L’essor de la cathédrale
Avant Notre-dame de Paris telle que nous la connaissons aujourd’hui, il existait à son emplacement la cathédrale Saint Etienne, édifiée au VIe siècle. L’édification de Notre dame de Paris dans sa version proche de celle d’aujourd’hui débuta en 1163 (pour s’étaler jusqu’en 1365). C’est l’époque des croisades et des pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle, qui, pour franchir la Seine, passent par l’île de la Cité, un des célèbres quartiers de la capitale. Des milliers de fidèles affluent dans le quartier et y produisent une intense activité commerciale. L’évêque de Paris saisit alors cette opportunité et lance la construction d’une nouvelle cathédrale, plus vaste.
Au XIIIe siècle, la cathédrale devient un haut lieu de culte. En effet, les reliques de la passion du Christ y sont déposées par Saint Louis. Parallèlement, la population de Paris double : il faut agrandir la cathédrale.
Les peintres ignorent à peu près complètement cette cathédrale initiale.
Le déclin
Durant la Renaissance, les goûts évoluent et Notre-Dame ne présente plus autant d’attrait. Malheureusement, il existe peu de représentations picturales de la cathédrale. On retrouve, tout de même, l’amusante toile anonyme intitulée L’enfant prodigue chez les courtisanes, datant du XVIe siècle. La cathédrale n’apparaît que dans le fond, avec sa première flèche.
Au XVIIIe siècle, la Révolution française, videra la nef de nombre de ses peintures et de ses objets précieux. C’est ainsi que Jean-François Depelchin représente en 1789 une Vue intérieure de la cathédrale Notre-Dame. La cathédrale sera rendue au culte en 1802 seulement.
Au XIXe siècle, la cathédrale a triste mine et menace de s’effondrer. Mais, il se produit un regain de popularité grâce au roman historique Notre-Dame de Paris écrit par Victor Hugo et paru en 1831. D’ailleurs, ans l’œuvre intitulée Une larme pour une goutte d’eau, exécutée par Luc-Olivier Merson en 1903, on observe Esmeralda qui donne à boire à Quasimodo au pilori.
Notre-Dame, joyau gothique et sujet de prédilection des peintres du 20e siècle
Le renouveau de la cathédrale
L’État décide alors de travaux de restauration. La remise en état de la cathédrale débute en 1844, engagée par Eugène Viollet-le-Duc. Ce dernier intervient massivement et s’attache à une architecture gothique qu’il pense fidèle aux principes des premiers bâtisseurs de cathédrale. La flèche de 93 mètres qui avaient été démontée au siècle précédent, fut ainsi rétablie. Après son intervention et jusqu’à la triste date du 15 avril 2019, l’apparence de Notre-Dame ne sera plus lourdement modifiée. Elle règne sur le coeur historique de Paris, dont elle devient un des étendards.
Notre-Dame, modèle esthétique
Ainsi, la belle de pierre offre son profil gothique aux meilleurs peintres du 20e siècle. En 1901, Maximilien Luce nous donne à admirer une vue en diagonale de la cathédrale : c’est l’oeuvre néo-impressionniste Le quai Saint-Michel et Notre-Dame. En 1912, c’est Paul Signac qui représente Notre-Dame à l’aide de la technique du divisionnisme dans la toile Le pont des arts. Pour apprendre vous aussi les secrets de la touche impressionniste, n’hésitez pas à opter pour un cours dans un appartement du 16ème arrondissement de Paris.
La cathédrale est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991. Hélas, le 15 avril 2019 un incendie ravage une partie de l’édifice et la population de Paris regarde, effarée, impuissante, la destruction de la flèche. Le Président de la République s’engage alors à faire restaurer la cathédrale; l’horizon est fixé aux Jeux Olympiques de 2024 organisés dans la capitale. Le parti pris est celui de la conservation de l’aspect extérieur de Notre-Dame.
En attendant de retrouver la célèbre silhouette de Notre-Dame de Paris dans le ciel de la ville, il est possible de continuer à l’admirer en s’offrant une toile de la grande dame ou en s’exerçant à la peindre soi-même!