Quand on pense à Paris, les premières images qui viennent à l’esprit sont la Tour Eiffel, la baguette de pain, le béret et Montmartre.
Mais ce petit village perché sur les hauteurs de la ville n’a pas toujours appartenu à la capitale.
Montmartre un village à part
Ancienne commune de la Seine, le village de Montmartre ne fut annexé à Paris qu’en 1860.
Montmartre est resté longtemps un village rural avec son Abbaye, ses artisans et ses moulins. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, on dénombrait quinze moulins. Ils servaient à moudre le blé, presser les vendanges ou concasser les matières premières. Aujourd’hui les deux seuls qui subsistent ne sont plus en activité. Ils ont davantage un attrait décoratif, pittoresque et touristique.
En descendant de la butte par la rue Lepic vous arriverez place Blanche. Cette place doit son nom aux poussières blanches des farines des moulins du haut Montmartre et à celles du gypse provenant des carrières de la butte. Ces poussières se déposaient au passage des charrettes les transportant vers Paris.
Le gypse de Montmartre, extrait depuis l’époque romaine, servait à fabriquer le plâtre, utilisé pour la construction de bâtiments et la fabrication de moulages : le fameux « plâtre de Paris » ou « blanc parisien ». Les carrières s’étendaient sur plus de 300 km de galeries. Elles furent fermées à la fin du XIXème.
Place Blanche et Pigalle
La place Blanche, un demi-cercle ouvert sur le boulevard de Clichy, est quasiment la jumelle de la place Pigalle. Elle a été aménagée à l’emplacement d’un ancien « octroi » de Ledoux (un bâtiment des douanes). Ce mur dit des « fermiers généraux » était une enceinte fiscale mal perçue qui taxait les produits entrant dans Paris : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant« .
L’enceinte disparaîtra en 1860 avec le Paris des vingt arrondissements du Baron Haussmann.
L’esprit de cette place intimement lié à l’histoire de Montmartre, s’est un peu évaporé et l’ambiance banalisée. Mais demeure l’imprégnation des souvenirs grâce au toujours emblématique Moulin Rouge, ce pôle d’attraction de la vie parisienne.
La nuit, la place marque toujours la frontière inaugurant les fièvres d’Eros et de Bacchus de ce lieu toujours à la marge : « On dira ce qu’on voudra, Montmartre est encore ce que Dieu a fait de mieux » Léon-Paul Fargue.